Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Des nouvelles de Cédric
Des nouvelles de Cédric
Publicité
Derniers commentaires
Archives
5 juin 2013

Souvenirs

DSCN8344

J'ai encore tellement de choses à dire sur Cédric ! Tellement de choses à raconter ou à écrire pour ne pas les oublier ! Mais, est-ce qu'on oublie vraiment ce que l'on vit avec son enfant ?!! Même si les détails vont peu à peu s'estomper, il restera toujours le souvenir dans son entier. Je vous livre donc encore quelques moments de vie partagés ces dernières semaines parce que c'était Cédric, parce que c'était SA vie.

c_dric7  c_dric3

Moments de vie partagés avec mon fils

Depuis quelques temps déjà, j'avais au fond de moi le sentiment que Cédric nous quittait, tout doucement. Chaque fois qu'une lourde nouvelle nous attendait, j'avais comme l'impression qu'il s'en allait un peu plus. Les choses se sont accélérées ces derniers jours et ce sentiment est devenu plus fort en moi. Chaque fois que j'ai dormi sur le fauteuil auprès de son lit, j'avais l'impression de veiller mon enfant mourant. Et, chaque matin, il renaissait à la vie. Lorsqu'il a été hospitalisé pour la dernière fois, il s'est réveillé un matin et m'a vue, en larmes, à côté de lui. Il m'a demandée : "Maman ! Pourquoi tu pleures ?". On s'est toujours promis la vérité. Alors je lui ai dit que les larmes coulaient parce que je voyais bien que le cancer l'envahissait de plus en plus. Je pensais alors qu'il partirait à cause de la maladie présente dans ses poumons. Il m'a regardée, sans rien dire. Puis, une heure plus tard, il m'a dit : "Maman ! Je voudrais savoir si j'ai rêvé tout à l'heure ou si tu m'as dit que j'allais bientôt mourir." "Non, fiston, tu n'as pas rêvé. Est-ce que tu veux qu'on en parle ?" Alors, nous avons parlé, beaucoup parlé... et nous avons pleuré, beaucoup pleuré. Après toutes ces belles choses que l'on s'est dites, Cédric n'avait plus peur de partir et moi, je n'avais plus peur de le laisser partir. On a commencé à ranger sa vie comme on range sa maison avant de partir en vacances. Nous étions tous deux sereins face à ce départ annoncé. Même si on savait que notre "A Dieu" sur le quai de la gare serait triste, les valises se préparaient calmement, sans hâte, mais en essayant de ne rien oublier, de ne pas laisser de regrets derrière nous.

c_dric3 PICT0006

Un jour, alors que nous étions à la maison, Cédric m'avait fait remarquer que le temps était vraiment très moche pour ce mois de mai. Il m'avait alors dit qu'il ne voudrait pas mourir un jour de pluie. Ce à quoi je lui ai répondu qu'il devrait s'accrocher encore quelques temps parce que la météo n'annonçait pas de soleil pour les jours à venir. Le vendredi de son départ, Cédric avait eu très mal aux poumons et au ventre. Il s'était fait beaucoup de bolus de Morphine pour trouver un peu de réconfort. A midi, avec Pascal, nous sommes venus le voir ensemble, ce dont nous n'étions pas coutumiers. Nous étions auprès de lui soit l'un, soit l'autre, mais jamais tous deux en même temps. Ce vendredi, il avait du mal à respirer et les douleurs le faisaient souffrir. Je lui ai alors demandé s'il voulait qu'on lui fasse un bolus d'Hypnovel pour l'aider à dormir un peu pendant le temps de notre repas. Il a accepté et Pascal a appuyé sur le petit bouton. Après avoir mangé, je suis retournée auprès de lui et c'est alors que j'ai réalisé qu'il était parti dans son sommeil, tranquillement, sereinement. Et, à ce moment-là, le soleil brillait. C'est ce rayon de soleil qui l'a éclairé pour qu'il monte dans le wagon qui l'emmenait. C'était d'ailleurs le seul rayon de soleil que l'on ait eu dans la journée. Il était pour lui et j'en étais heureuse.

c_dric P1010288

Cédric m'avait dit qu'il n'avait pas peur de la mort ; il avait juste peur de mourir. Peur de ce fameux passage. A aucun moment, pendant notre repas, nous ne l'avons entendu gémir, se plaindre ou appeler. C'est pourquoi je suis sure qu'il est parti, comme il le voulait, dans son sommeil.

091030_david_2 d_cembre___2009_

Cédric nous a toujours montré une forte envie de vivre. Il a pleinement profité de tout ce qu'il a rencontré et de tous ceux qu'il a rencontrés sur son chemin. Souvent, je disais que, malgré les circonstances, "on vivait bien" son cancer. Je ne sais pas si tout le monde a toujours bien compris le sens de ma phrase. Pendant ces quatre dernières années, les médecins, les infirmiers, l'ostéopathe et tous ceux qui ont contribué à apporter des soins à Cédric ont pu voir nos larmes et notre tristesse, mais aussi et surtout la joie et la bonne humeur qui nous ont accompagnés au quotidien. C'est en cela que nous vivions bien son cancer. C'est également dans ce bel état d'esprit que nous avons préparé et vécu la cérémonie d'Adieu à Cédric. J'espère que chacun d'entre vous présents ce mardi aura été emprunt de la douceur et de la sérénité qui ont fait de notre Adieu à Cédric "un si beau moment".

cedric cedric2

"Maman ! Qui c'est qui vient me voir aujourd'hui ?". Depuis qu'il était rentré en HAD, Cédric m'a posé inlassablement cette question, tous les matins. Il aimait vos visites, il aimait votre présence. Et vous avez su l'accompagner jusqu'à l'église et jusqu'au cimetière où, malgré la pluie, vous n'avez eu de cesse de l'entourer.

DSCN0979 DSCN7806

Le temps des Mercis

Merci au Père Louis pour avoir officié très simplement mais avec tant de profondeur ! Merci aussi pour avoir rappelé cette anecdote sur le rugby qui montre le lien fort qui l'unissait à Cédric : Cédric avait promis au Père Louis qu'il le rejoindrait au Togo pour l'aider à monter et former une équipe de jeunes rugbymen !

Merci à Bruno, l'aumônier, qui, de par son témoignage, nous a fait partager l'intensité des échanges qu'il a eus avec Cédric et d'où ressortent deux mots : "Etre vrai". Etre vrai dans les échanges avec les autres, être vrai dans sa vie, être vrai dans son quotidien.

Merci à Odile et Henri qui ont également rendu un bel hommage à Cédric. Merci aux jeunes rugbymen et lycéens, recueillis, derrière l'autel, et qui ont si gentiment aidé à rassembler toutes les fleurs de Cédric à la fin de la cérémonie.

Merci, enfin, à vous tous qui nous avez témoigné par un regard, un sourire, des pleurs, un mot, une fleur, un silence, les sentiments profonds que vous avez pour Cédric.

Mardi, la cérémonie était pleine, pleine de votre présence, pleine de véracité, de témoignages forts, d'émotions intenses, pleine de tout ce qui rayonnait autour de Cédric.

DSCN7955_2

Adieu mon fils

Cédric ! Nous nous retrouverons un jour, assis dans le même train de la vie éternelle. Tu es juste parti avant nous, trop tôt certes, mais c'est ainsi. Je ne suis pas résignée, mais on ne maîtrise que si peu de choses ! Je vais maintenant te laisser reposer en paix. Il y a quatre ans, j'ai mis ma vie entre parenthèses pour t'accompagner jusqu'au bout de ton chemin. Tu es parti et je vais désormais reprendre la route, ma route et ainsi apprendre à me réapproprier ma vie.

 

Si vous aussi vous avez des souvenirs, des moments de vie avec Cédric, n'hésitez pas à les partager dans un commentaire pour qu'il vive à tout jamais dans nos coeurs.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Je ne sais pas si vous consultez encore ce blog, ou même si vous lirez un jour ce message, mais je tenais à vous laisser un petit mot. Je suis tombée un jour, par hasard, sur l'un de vos messages, et depuis, j'ai parcouru l'intégralité du combat de votre fils. J'ai découvert, à travers vos mots, le quotidien qui a été le sien et le vôtre, la difficulté du combat contre la maladie, mais aussi et surtout l'immense leçon de courage, de vie, d'amour et d'espoir que vous avez eu la générosité de partager.<br /> <br /> Ce soir il y a la tristesse bien sûr, de savoir votre guerrier parti après un si long combat, la colère et l'injustice envers ces souffrances physiques et morales imposées à des enfants autant qu'à leurs familles, mais il y a par dessus tout un immense respect pour ce que vous avez traversé et la façon dont vous l'avez traversée, et un grand MERCI pour cette leçon de vie qui a changé à jamais mon regard sur la vie. Je ne suis probablement pas la seule, vous pouvez être sacrément fière de Cédric, de sa vie et de son influence bien au-delà, car son souvenir restera gravé dans beaucoup de mémoires et de cœurs j'en suis sure.<br /> <br /> Ce soir je pense aussi à vous, sa famille, ses amis, son entourage. Le vide doit être immense, l'absence lourde à porter au quotidien... Mais vous avez été si forts, si soudés, si positifs pendant le combat de Cédric, malgré les nombreuses embûches sur votre route, que je suis sure que vous continuez à affronter les difficultés avec autant de courage, en suivant la ligne directrice tracée par Cédric : quelles que soient les difficultés de la vie, il y a toujours un rayon de soleil pour embellir les journées, aussi petit soit-il. Il suffit de regarder de la bonne façon...
L
J'adore cette photo de vous tous avec comme pilier central Pascal en chef de famille. Il a l’air solide, serein et plein d’amour…et puis la tendresse de Grillon qui l’enlace qui puise sa force et lui donne sa confiance. Pose sa main ouverte et généreuse. Un beau couple, une belle famille. La tête de Cédric appuyé sur son épaule avec son si beau sourire, comment l’oublier ? Son rire, son flot de paroles et sa curiosité…Je me souviens de Cédric dans ses premiers cours de conduite accompagné, tellement heureux de pouvoir être au volant, je me souviens de Cédric prenant son scooter pour aller voir les copains, je me souviens de Cédric tellement gourmant malgré la nausée, je me souviens de Cédric avec son téléphone portable, ses manettes, ses jeux vidéo…Je me souviens de Cédric cherchant toujours a rester en contact avec sa maman… »ils sont ou mes médocs, », « c’est quand le prochain RDV », « vient me chercher, je suis pas bien », « vient pas me chercher, je vais bien », « pourquoi je peux pas skier,,, », « fait froid dans la voiture », »trop bien la moto » »trop chouette le damage mais c’est lassant »il rentre quand papa, », »font quoi les AAA ? » »Tu te souviens… ? », « On mange quoi ? »…. »il vient quand David, je trouve pas le code… »…Nous qui taquinons beaucoup, des fois il nous regardait avec l’air étonné, deux grands yeux ouverts pour nous demander si c’était vrai…ben non, c’est une blague….et il éclatait de rire ! Il a ce charme de l’innocence, une douceur dans son attitude et bien évidement c’est un grand guerrier, toujours prêt devant l’adversité de la maladie, sans jamais d’agressivité ou de découragement. Il n’a pas de colère et il aime les gens, je n’arrive pas a le voir dans le passé, il est toujours là, dans ma mémoire et dans les yeux de sa famille…J’adore cette photo, je l’ai imprimé et mise au pied de ma couchette et le matin quand je me réveille, je dis « salut Cédric, comment ça va aujourd’hui ? »
S
Marie-Christine, nous nous sommes rencontrées une seule fois lors d'un baptême de l'air au Versoud en mars 2012, organisé par l'Association Rêves. Nos deux ados en ont pris pleins les yeux..Contents de voler....Je me rappelle de la magnifique journée passée ensemble. A distance et grâce à votre blog je vous suis. Aujourd'hui Cédric voyage vers d'autres cieux, comme s'il était encore dans l'avion...<br /> <br /> Affectueusement, Sylvie, la maman de Thomas.
J
Mon Cher beau guerrier ; <br /> <br /> <br /> <br /> Je ne sais pourquoi , je ne serai l'expliquer , mais je sais que tous ces jolis messages écrit sur ton blog , je sais que tu les reçois . Ton corps n'est plus aux cotés des teins , mais ton esprit le sera toujours ; Tu seras , par tous , toujours aimé et jamais oublié ;<br /> <br /> <br /> <br /> 1 jour , tu es venu à la maison passer une journée ;Tu étais nauséeux , mais malgré tout tu as mangé j' étais toute contente a chaque bouchée avalée ;<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis nous avons parlé , tu as aimé lorsque je t'ai raconté les bêtises que faisait notre petit chien ; Et puis , nous avons roupillé aussi , nous avons aussi joué ; Le taquin que tu es ne voulait pas perdre ,tu faisais tout pour que je m'égare , tu n'arrêtais pas de parler , (et du coin de l’œil , tu me guettais ) sacré Cédric , car tu me savais étourdie ; A chaque déplacement de pions , on faisait , (et ge- ling ge- ling ge- ling ! ) tu riais et pourtant je te savais très fatigué , ho mon dieu Cédric , ce que je pouvais t'admirer , toi le môme , toi le gosse , toi le jeuno , tu menais ta propre guerre avec tant de dignité et............<br /> <br /> <br /> <br /> toujours ce si beau sourire ; <br /> <br /> <br /> <br /> La partie terminée , je t'ai dis (( - tu n' es qu' un chenapan !!!!!!! ) ca t'a fait rigoler , j'ai enfin perdu la partie , et tu t'es rendormi ; <br /> <br /> <br /> <br /> Ce n'est qu'une petite , toute petite histoire sans importance , mais c'est notre journée passée a tes côtés ; <br /> <br /> <br /> <br /> Je t'aime très fort , repose en paix beau gosse ; <br /> <br /> <br /> <br /> PS ; Puis - je me permettre Cédric ? ? Je souhaiterais rajouter une petite phrase que tu m'as glisser tout bas , PETITE PHRASE MAIS SI GRANDE . c'étais comme un murmure juste avant que tu ne t'endormes ; <br /> <br /> <br /> <br /> -( ; Mes parents mon frère et ma soeur , je les aime , tu sais . ) <br /> <br /> <br /> <br /> Avant nous , le savais - tu déjà , pour toi ? <br /> <br /> <br /> <br /> Et je t'ai regardé dormir ;
M
Merci beaucoup de continuer a ecrire sur ce blog, toujours en savoir un peu plus sur Cédric.. Je me rappelle de cette journée passée chez vous avec la piscine, il y a quelques années deja, lors d'un repas entre collegue de la CAF. J'avais tant rigolé avec lui. Et j'ai toujours dans la tete, tous les messages quon a pu s envoyer ces derniers mois, toutes ces jolies paroles... Je ne cesse de penser a lui ! Vous avez accompagné Cedric durant ces 4ans, vous avez toujours eté la et je vous en suis tres reconnaisante. Je vous redis encore bon courage, de gros bisous. <br /> <br /> Marine Repellin/Denuziere.
Publicité