Une longue nuit à attendre
Grosse fatigue aujourd'hui. J'ai emmené Cédric au labo pour sa prise de sang. C'était déjà un gros effort pour lui. Dès son retour à la maison, il s'est allongé sur le canapé et ne l'a plus quitté de la journée. Il a tout de même fallu ajouter une couverture et une bouillotte pour parfaire ce lit de fortune. Pas d'énergie à cause de l'aplasie. On prend donc régulièrement la température.
A 17h30, j'appelle le labo : c'est la cata. Les globules blancs sont presque tous partis en vacances ; quant aux plaquettes, elles sont quasi inexistantes. On contrôle de nouveau la température. Alerte ! Le thermomètre affiche 38°4C. Re-thermomètre une heure plus tard : 38°8C. J'appelle donc l'interne de l'IHOP. C'est l'heure de la relève. Il faudra attendre 1h30 avant qu'elle ne nous rappelle.
Il faut hospitaliser Cédric pour le mettre sous antibiotiques et assurer une bonne surveillance. Mais... il n'y a plus de place à l'IHOP. L'interne recherche une place pour Cédric dans un autre hôpital. A 21 h, nous nous présentons dans le service pédiatrique de l'hôpital de Vienne où Cédric est attendu et... c'est l'heure de la relève. Pas de chance ! Il nous faut attendre 1/2 heure avant qu'une interne ne vienne ausculter Cédric.
Je ne comprends pas comment les hôpitaux communiquent entre eux : l'interne ne semble pas connaître le dossier de Cédric ! Elle nous pose une foule de questions et note les réponses sur un essuie-mains en papier qu'elle a attrapé dans la salle de bain. Pas franchement rassurant tout ça !
Cédric ne se sent pas bien. Il ne connaît pas cet hôpital, n'a pas ses repères. Il reprend mal à l'estomac et s'agite. Je reste avec lui cette nuit pour le tranquilliser. Du haut de ses 15 ans et de son mètre 80, il se rend compte combien la présence d'une maman peut être rassurante.
Il est 23 h, nous attendons depuis 1h et demie. Nous ne savons même pas ce que nous attendons. L'interne ne nous a rien dit. Cédric finit par s'endormir. J'arpente les couloirs à la recherche d'une infirmière. Trouvée ! Elle m'explique que Cédric est hospitalisé pour être mis en milieu protégé et pour recevoir des antibiotiques. Je ne comprends pas : j'étais persuadée qu'il devait recevoir une transfusion de plaquettes !?!
Minuit ! Chouette ! L'infirmière arrive et pose un cathéter. L'IHOP m'avait avertie qu'à l'hôpital de Vienne, ils n'utiliseraient pas le PAC. Dommage ! C'est tellement pratique et cela ne gêne pas Cédric, contrairement au cathéter qui "handicape" un bras. L'infirmière prélève du sang pour faire un bilan. L'IHOP n'a pas transmis les résultats du prélèvement de ce matin et personne ne pense à les réclamer. Donc on repique ! Il y a vraiment des choses qui m'échappent !!
Il est 1h30 du matin. L'infirmière a fait le prélèvement, elle a branché une perfusion d'hydratation, a mis le pousse-seringue en marche pour l'antibiotique.
Voilà ! La nuit peut enfin commencer.