Voilà une semaine que Cédric prend

Voilà une semaine que Cédric prend consciencieusement son cachet d'Endoxan, la chimio. On ne dira pas qu'il me faut le lui rappeler tous les soirs, mais c'est ainsi. J'en ai pris l'habitude. Il accepte sans problème ce traitement, malgré quelques rares effets secondaires : chez Louis, il a remarqué que le goût du poisson était un peu dénaturé ; hier matin, il était nauséeux, jusqu'à ce que des vomissements lui soient salutaires. Le reste de la journée s'est passé sans problème. Une prise de sang de contrôle ! Pas d'aplasie. Les taux de globules rouges et blancs sont corrects. Il n'est donc pas nécessaire de revoir le dosage de la chimio.

Perrine m'a donné un rendez-vous pour Cédric ; ils se rencontreront mardi prochain. Si besoin est, il déballera son sac ; c'est lui qui jugera. Je fais entièrement confiance à Perrine pour qu'elle le pousse, si nécessaire, dans ses retranchements afin qu'il s'exprime. Bizarrement, depuis le début de sa maladie, il n'a jamais (ou si peu !) fait montre d'une quelconque colère envers cette injustice. Perrine nous expliquait que, généralement, les ados dont elle s'occupe sont révoltés, ils en veulent au monde entier. Je les ai moi-même entendu, à l'IHOP, tenir des propos remplis de haine lors de leurs hospitalisations. Ils ont très souvent des comportements de révolte : l'un d'entre eux refusait d'ouvrir les volets de sa chambre pendant toute la durée de son hospitalisation, un autre était désagréable au possible avec les infirmières, il a fallu fermer la porte de la chambre d'un troisième qui insultait Perrine,.... chacun ayant ses propres mots, ses larmes, son comportement pour dire sa peur, sa colère, son incompréhension face à son cancer. Cédric ? Rien de tout ça. A chaque nouvelle claque dans la figure, il se redresse et demande à Perrine la suite du programme. "Je suis malade, vous allez me soigner, donc tout va bien". Et il poursuit son bonhomme de chemin, l'air de rien, mais bien conscient de la situation.

J'ajouterai juste une chose : jusqu'à ce jour, Cédric parlait sans retenue de sa maladie. Aujourd'hui, sans pour autant éviter le sujet, on tâchera de ne pas trop s'appesantir dessus ; pour en avoir parlé avec Cédric, il n'a plus vraiment envie de s'éterniser dans des explications. Je reste toutefois fidèle à ce blog qui vous donnera, comme depuis trois ans, des nouvelles de sa santé. Merci de respecter les désirs de Cédric.

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[GAGET Colette]

Bonjour nous sommes des amis de Dominique et Chantal, Colette et Alain de Lyon. Nous pensons souvent à vous et encore plus en ce moment. Nous vous envoyons nos pensées positives et bien évidemment à Cédric.

Colette et Alain GAGET