C'est rare... c'est pour Cédric !
Voili voilà ! Cédric est de retour à l'IHOP où il restera jusqu'à dimanche soir. Ce matin, il s'est installé dans sa chambre, la seule dont le volet... est cassé. Sympa, n'est-ce pas ? Cédric est donc condamné à rester dans une chambre borgne, avec la lumière artificielle durant tout le week-end. Marie, la kiné, est venue faire travailler Cédric pour qu'il remuscle tout doucement le quadriceps de sa jambe droite. Elle l'a également aidé à plier son genou : 45° maximum car, au-delà de cette limite, si la jambe n'est pas suffisamment remusclée, la rotule pourrait remonter.
David nous a rejoints pour le déjeuner. En fait, son école se trouve à 10 mn à pied de l'IHOP et son restau U (je traduis pour les non-initiés : son restaurant universitaire) est en face du CLB. Le "hic !", c'est que, à cause de la grippe A, seuls le papa et la maman peuvent monter dans les étages rendre visite à l'enfant malade. Mais on a trouvé une faille : si Cédric est en forme, il descend dans le salon qui se trouve à l'entrée de l'IHOP et nous pouvons, ainsi, manger ensemble.
La première chimio - l'Adria - s'est bien passée et Cédric a profité de la compagnie de Mohamed, un voisin de chambre de son âge très sympathique. Malheureusement, il est parti dans l'après-midi et Cédric se retrouve seul dans sa chambre. Si vous voulez l'appeler, son numéro de téléphone n'a pas changé. C'est toujours le 04 78 78 21 95.
Voilà les deux frangins, dans le salon, autour d'un plateau-repas. Sympa, non ?
Perrine, le médecin chef, a très gentiment accepté de se rendre disponible, malgré son emploi du temps très chargé, pour que l'on fasse un peu le point. En fait, j'ai toujours des questions à lui poser. Nous avons parlé des séances de rayons que Cédric va bientôt commencer. Perrine attend des réponses de la part de la radiothérapeute quant à la compatibilité des rayons avec les trois différentes chimios que Cédric reçoit dans ses nouvelles cures. A suivre, donc !
Je lui ai également parlé de la biopsie qui a été faite tout au début des pérégrinations de Cédric. Il s'avère que, chaque fois que les médecins nous expliquent le dossier, ils ajoutent souvent un détail, "mais c'est très rare !". Et bien, ce "c'est très rare"... c'est pour Cédric ! Je m'explique. Le cancer de Cédric - l'ostéosarcome - est un cancer assez rare puisqu'il n'affecte qu'une centaine d'ados français par an. Et bien.... c'est pour Cédric ! Lors de la résection de la tumeur, on a trouvé des nodules sur une veine. De fait, les médecins veulent prendre toutes les précautions et ont décidé de faire des rayons à Cédric, ce qui est très rare dans le cas d'un ostéosarcome. Et bien... c'est pour Cédric ! J'en arrive donc à la biopsie. J'avais relevé une petite phrase qui avait attiré mon attention lors d'une conversation avec le Professeur Chotel, le chirurgien. J'ai donc demandé à Perrine s'il y avait eu quelque chose concernant la biopsie, lors de l'intervention, et dont on n'avait pas parlé. Et bien, elle m'a expliqué que, sur le trajet de la biopsie, le morceau de tumeur prélevé avait laissé échapper une ou plusieurs cellules cancéreuses. Ce qui a nécessité la résection du "tunnel" de la biopsie lors de l'opération. Perrine m'a avoué qu'en 20 ans et 16 ans de carrière pour le Professeur Chotel et pour elle-même, ils n'avaient jamais vu cela. Et bien... c'est pour Cédric.
Quoi qu'il en soit, Cédric a toujours bon moral. D'ailleurs, quand il est hospitalisé et que la cure se passe bien (sans nausées, sans vomissements, sans maux de ventre), il s'ennuie et en arrive même à me dire : "Au moins, quand je vomis, ça m'occupe !".