Non, décidément, je n'aime pas les téléphones portables !
Ce matin, dès la première heure, je reçois SMS sur SMS. Cédric me fait part, très régulièrement, de tout ce qui ne va pas : mauvaise nuit entrecoupée de douleurs, quelques tiraillements avec une infirmière, re-douleurs, manque de communication donc incompréhension de la part de Cédric, malaise dans la salle de bain puis, en fin de matinée : "C'est bon, maman, maintenant ça va. A tout à l'heure". Je persiste et signe : je n'aime décidément pas les téléphones portables. Je n'ai pu profiter de ma matinée car ces messages n'ont eu de cesse de me tirailler.
Alors, les pensées et les questions s'enchaînent : pourquoi tout est si facile, si simple et si logique quand Jean-Yves est aux commandes, et que tout se complique quand certaines autres personnes prennent la relève ? Je ne dis pas que ma présence aurait changé du tout au tout, mais j'aurai pu être d'un réconfort certain pour Cédric dans ces moments de souffrance physique ou morale. Alors, oui, je m'en veux de ne pas avoir été à ses côtés ce matin. Pardonne-moi, fiston, peut-être, de ne pas avoir fait le bon choix. J'ai mal pour toi quand je t'imagine seul face à ta douleur, courageux malgré tout.
Allez ! Au diable toutes ces pensées négatives ! Diantre ! Fichtre ! (paroles de "Carpe Diem"). Il faut se secouer, agir et réagir pour être à la hauteur, pour avoir les épaules assez larges pour te porter dans cet ultime combat. Parce qu'on y croit, ce sera le dernier. Marre de cette lutte qui nous épuise et qui nous pousse dans nos retranchements. On est fort et on le restera jusqu'au bout, la tête haute. ça suffit ! Il est temps que cette fichue maladie s'en aille à tout jamais et nous laisse vivre, enfin, tranquillement.
Et, puisqu'il faut réagir, commençons par nous mettre aux fourneaux. La commande du jour ? Une purée, identique à celle d'hier. Rien de tel pour ragaillardir un Cédric. Puis une quiche lorraine, accompagnée d'une salade verte, ne sera non plus pas de trop. Top chrono ! Le temps est compté car mon estomac sur pattes de fiston n'attend pas.
En ce début d'après-midi, Pascal et moi trouvons Cédric relativement calme et presque en forme. Malgré tout, il n'est pas très causant et ne veut pas reparler de sa matinée. Il devient même un peu bougon, un peu... ado ! C'est donc qu'il va mieux ; il n'a plus mal, pour le moment tout du moins. D'ailleurs, l'infirmière arrête la Morphine diffusée grâce aux bolus. Cédric a toutefois des injections de Morphine en intraveineuse.
Par petites touches, il me parle de sa matinée. Il constate que les infirmiers et infirmières, tous hôpitaux confondus, n'agissent pas tous de la même façon : certains expliquent leurs gestes et les médicaments administrés, alors que d'autres agissent sans autre explication. Et Cédric a besoin de savoir pour comprendre et mieux appréhender l'évolution de son traitement. A priori, ce n'était pas le cas ce matin !
L'après-midi se déroule bien plus calmement, devant un match de rugby puis sur l'ordinateur. De toutes façons, il n'y avait rien d'autre à faire : dehors, il a plu une grande partie de la journée !
L'aide-soignante branche l'aérosol pour aider le poumon dans sa rééducation. Mais cela ne perturbe même pas Cédric ! Il continue sa ballade sur Internet comme si rien n'était. Un peu plus tard, l'infirmière prend les constantes. Tout va bien. Mais, en vérifiant le drain, elle constate qu'un caillot de belle taille s'est formé et risque de l'obstruer. Avec l'aide de l'aide-soignante, elle doit alors traire le drain pour extraire ce caillot. Celui-ci ne se fait pas tirer l'oreille et les choses rentrent rapidement dans l'ordre.
Je finirai ce post par une bonne nouvelle : le Dr Tronc prévoit la sortie de Cédric pour ce mardi. Voilà donc une journée qui se termine bien mieux qu'elle n'avait commencé !